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Variations Météorologiques
Variations Météorologiques
Tous les jours, Amélie de Beauffort tourne une page du cahier qu’elle a placé dans sa boîte aux lettres, pour que les escargots qui y vivent puissent la grignoter. Ces mollusques en raffolent – le papier leur apporte le calcium dont ils ont besoin pour renforcer leur coquille, et Amélie le choisit bien, à base de cellulose, ni encré, ni blanchi, par tendresse pour leur petit organisme. Ils ont 20,000 dents sur leur langue râpeuse, avec laquelle ils rongent un motif délicat, entre nuage et dentelle.
Cette passion pour le papier, Amélie et les escargots l’ont en commun. L’artiste part de la matière même de son support, et expérimente sans cesse de nouvelles manières de le faire parler. Depuis quelques années, elle plonge ses feuilles dans des bains d’eau et d’encre: la pesanteur, l’action des fluides couvrent le papier de traces minérales; parfois, elle troue ses feuilles avant de les mouiller, découvrant ainsi une différente poétique des gouttes; chaque geste en invite un autre, dans une danse entre l’artiste, le hasard, et les propriétés des choses.
Avec le temps, elle a développé ainsi son propre langage plastique, riche en formes organiques, qui peuvent évoquer autant une coupe microscopique qu’une cartographie aérienne. Parfois, une grille orthogonale surgit parmi les taches: un ordre géométrique, mais aussi un souvenir tangible, car cette forme-ci est également prélevée de l’environnement de l’artiste; il s’agit de son tapis de découpe, apparaissant comme si le papier troué racontait son chemin. La couleur est d’abord apparue dans son travail en utilisant la poussière de son atelier – un soupçon de rouge venu de rien, qui se révèle avec joie devant les yeux de l'artiste.
Rien de plus naturel, donc, qu’un jour Amélie ait découvert chez elle une enveloppe dévorée, et qu’elle y lise le début d’une nouvelle collaboration. Elle teste différentes conditions, observant ses petits voisins humides par le biais des pages: en hiver, ils se terrent dans leur coquille, et le cahier reste vierge, pareil pour les jours de sécheresse; dès le printemps, et particulièrement les jours de pluie, ils se réveillent, voraces, et criblent le papier de leur douce constellation. Ainsi, le cahier se remplit. Une fois l’intervention des escargots terminée, Amélie retravaille simplement la couleur de cette édition à plusieurs “mains”.
Pour cette artiste, le trou n’est pas un vide mais un pore, un point d’interaction entre son travail et l’extérieur. Quand le soleil traverse les ouvertures de Jours, le calque découpé produit un jeu d’ombres rappelant l’épais feuillage d’une canopée. Quand elle nourrit ses compagnons baveux, l’appétit des mollusques devient la trace du passage des saisons. Avec sa vidéo, le carnet, l’escargot et le trou, l’artiste suggère cette temporalité à l’œuvre: à première vue immobile, un plan fixe montre, avec patience, une minuscule coquille oscillant avec humilité et grâce sur le dessin. Dans notre environnement hyper-saturé d’images et accélérant sans cesse, les créations d’Amélie se développent avec une lenteur fraîche, comme une fenêtre percée vers le monde, pour que sa lumière nous atteigne à son propre rythme.
Tous les jours, Amélie de Beauffort tourne une page du cahier qu’elle a placé dans sa boîte aux lettres, pour que les escargots qui y vivent puissent la grignoter. Ces mollusques en raffolent – le papier leur apporte le calcium dont ils ont besoin pour renforcer leur coquille, et Amélie le choisit bien, à base de cellulose, ni encré, ni blanchi, par tendresse pour leur petit organisme. Ils ont 20,000 dents sur leur langue râpeuse, avec laquelle ils rongent un motif délicat, entre nuage et dentelle.
Cette passion pour le papier, Amélie et les escargots l’ont en commun. L’artiste part de la matière même de son support, et expérimente sans cesse de nouvelles manières de le faire parler. Depuis quelques années, elle plonge ses feuilles dans des bains d’eau et d’encre: la pesanteur, l’action des fluides couvrent le papier de traces minérales; parfois, elle troue ses feuilles avant de les mouiller, découvrant ainsi une différente poétique des gouttes; chaque geste en invite un autre, dans une danse entre l’artiste, le hasard, et les propriétés des choses.
Avec le temps, elle a développé ainsi son propre langage plastique, riche en formes organiques, qui peuvent évoquer autant une coupe microscopique qu’une cartographie aérienne. Parfois, une grille orthogonale surgit parmi les taches: un ordre géométrique, mais aussi un souvenir tangible, car cette forme-ci est également prélevée de l’environnement de l’artiste; il s’agit de son tapis de découpe, apparaissant comme si le papier troué racontait son chemin. La couleur est d’abord apparue dans son travail en utilisant la poussière de son atelier – un soupçon de rouge venu de rien, qui se révèle avec joie devant les yeux de l'artiste.
Rien de plus naturel, donc, qu’un jour Amélie ait découvert chez elle une enveloppe dévorée, et qu’elle y lise le début d’une nouvelle collaboration. Elle teste différentes conditions, observant ses petits voisins humides par le biais des pages: en hiver, ils se terrent dans leur coquille, et le cahier reste vierge, pareil pour les jours de sécheresse; dès le printemps, et particulièrement les jours de pluie, ils se réveillent, voraces, et criblent le papier de leur douce constellation. Ainsi, le cahier se remplit. Une fois l’intervention des escargots terminée, Amélie retravaille simplement la couleur de cette édition à plusieurs “mains”.
Pour cette artiste, le trou n’est pas un vide mais un pore, un point d’interaction entre son travail et l’extérieur. Quand le soleil traverse les ouvertures de Jours, le calque découpé produit un jeu d’ombres rappelant l’épais feuillage d’une canopée. Quand elle nourrit ses compagnons baveux, l’appétit des mollusques devient la trace du passage des saisons. Avec sa vidéo, le carnet, l’escargot et le trou, l’artiste suggère cette temporalité à l’œuvre: à première vue immobile, un plan fixe montre, avec patience, une minuscule coquille oscillant avec humilité et grâce sur le dessin. Dans notre environnement hyper-saturé d’images et accélérant sans cesse, les créations d’Amélie se développent avec une lenteur fraîche, comme une fenêtre percée vers le monde, pour que sa lumière nous atteigne à son propre rythme.

Ludovic Jaunatre
Il a étudié la photographie en Belgique et est diplômé de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles en 2013 ainsi que de l’école de photographie Agnès Varda à Bruxelles en 2008.
Son parcours artistique a été ponctué de succès, avec plusieurs prix artistiques remportés en Belgique, dont le Prix Hamesse, le Prix de la Fondation Horlait Dapsens, le Prix Roger De Conynck de la Fondation Roi Baudoin. Son travail a été exposé dans des lieux prestigieux en Belgique, tels que le Musée juif de Bruxelles et la Biennale de l’Image Possible de Liège, ainsi qu’au Luxembourg, notamment au Centre National des Arts Plastiques.
Ludovic Jaunatre a également eu l’honneur d’être publié dans des publications renommées, notamment dans le quotidien hollandais De Volkskrant, dans le magazine belge Bokeh, ainsi que dans le récent Fisheye webmagazine.
Depuis 2015, Ludovic poursuit sa pratique artistique en France, où il a eu l’occasion de présenter son travail à plusieurs reprises lors d’événements majeurs tels que la Nofound photo fair à Paris, la Quinzaine Photographique Nantaise et le Festival photographique Influences Allemandes à Angers.
Dans sa recherche photographique, Ludovic Jaunatre explore la nature humaine et tout ce qui la caractérise : la relation à l’autre, à son environnement familier ou naturel, à ses croyances, à ses émotions et à ses projections.
Pour Ludovic, la matière photographiée – qu’il s’agisse du minéral, du végétal, de l’organique, de l’humain ou des éléments naturels – est porteuse de mémoire, et les images qu’il capture sont des réminiscences de cette mémoire, capturant ainsi la profondeur et la complexité de l’expérience humaine.
Son parcours artistique a été ponctué de succès, avec plusieurs prix artistiques remportés en Belgique, dont le Prix Hamesse, le Prix de la Fondation Horlait Dapsens, le Prix Roger De Conynck de la Fondation Roi Baudoin. Son travail a été exposé dans des lieux prestigieux en Belgique, tels que le Musée juif de Bruxelles et la Biennale de l’Image Possible de Liège, ainsi qu’au Luxembourg, notamment au Centre National des Arts Plastiques.
Ludovic Jaunatre a également eu l’honneur d’être publié dans des publications renommées, notamment dans le quotidien hollandais De Volkskrant, dans le magazine belge Bokeh, ainsi que dans le récent Fisheye webmagazine.
Depuis 2015, Ludovic poursuit sa pratique artistique en France, où il a eu l’occasion de présenter son travail à plusieurs reprises lors d’événements majeurs tels que la Nofound photo fair à Paris, la Quinzaine Photographique Nantaise et le Festival photographique Influences Allemandes à Angers.
Dans sa recherche photographique, Ludovic Jaunatre explore la nature humaine et tout ce qui la caractérise : la relation à l’autre, à son environnement familier ou naturel, à ses croyances, à ses émotions et à ses projections.
Pour Ludovic, la matière photographiée – qu’il s’agisse du minéral, du végétal, de l’organique, de l’humain ou des éléments naturels – est porteuse de mémoire, et les images qu’il capture sont des réminiscences de cette mémoire, capturant ainsi la profondeur et la complexité de l’expérience humaine.


Performance de Marie-Elise Casado (Maria Casado),
en collaboration scénique avec Roméo Mestre
Représentation le 28 Février 2025, dans le cadre de l'exposition collective "Lueurs" à "La Part du Feu" avec le collectif " Marcel Téton"

Performance de Marie-Elise Casado (Maria Casado),
en collaboration scénique avec Roméo Mestre
Agata sort d’une longue torpeur, les
pieds encore de pierre accrochée au
volcan. Créature hybride, elle se met
en mouvement, sa chair se recompose.
Ses seins, qui lui ont été coupés,
forment son enveloppe, son armure.
Les mouvements communiquent des
symboles de son vécu, c’est un autre
langage.
Des gestes sortant de la pierre, communiquant avec le soleil.
Elle vous donne à manger son histoire,
son expérience, sa force vitale.
De l’autre côté, sa voix, sa langue,
son histoire s’inscrit au rythme des
craquements de la roche.
Dans le bruissement de la terre
grouille son histoire.
Là, dans l’instant Agata marche sur la
montagne : « le visage éclairé par le
soleil, des chèvres l’accompagnent ».
Les mains se posent sur le ventre : c’est
la digestion, la digestion du vécu.
Autour d’Agata, une communauté qui
l’a accompagnée durant cette traversée.
Des regards sont croisés, la salle est
convoquée à partager.
À la fin, Agata partage ses seins à
manger : c’est la justice qui est rendue,
le pouvoir retrouvé, elle décide du sort
de sa matérialité, et chacun·e pourra
digérer ce récit à son tour, dans son
ventre.
pieds encore de pierre accrochée au
volcan. Créature hybride, elle se met
en mouvement, sa chair se recompose.
Ses seins, qui lui ont été coupés,
forment son enveloppe, son armure.
Les mouvements communiquent des
symboles de son vécu, c’est un autre
langage.
Des gestes sortant de la pierre, communiquant avec le soleil.
Elle vous donne à manger son histoire,
son expérience, sa force vitale.
De l’autre côté, sa voix, sa langue,
son histoire s’inscrit au rythme des
craquements de la roche.
Dans le bruissement de la terre
grouille son histoire.
Là, dans l’instant Agata marche sur la
montagne : « le visage éclairé par le
soleil, des chèvres l’accompagnent ».
Les mains se posent sur le ventre : c’est
la digestion, la digestion du vécu.
Autour d’Agata, une communauté qui
l’a accompagnée durant cette traversée.
Des regards sont croisés, la salle est
convoquée à partager.
À la fin, Agata partage ses seins à
manger : c’est la justice qui est rendue,
le pouvoir retrouvé, elle décide du sort
de sa matérialité, et chacun·e pourra
digérer ce récit à son tour, dans son
ventre.

Performance de Marie-Elise Casado (Maria Casado),
en collaboration scénique avec Roméo Mestre

L ue ur s
Étoile et Poussière
Exposition Collective - Group Show Marcel Teton
Clément Suanez, Giada d’Addazio, Baptiste Guillaumin,
Benoît Chaumont, Mihaïl Pandjaridis, Léo Marybrasse,
Salomé Martin, Joseph Winckler, Brieuc Dufour, Eva Daniau, Olivia
Perce, Donald Danger, Lucia Femia, Elio Ticca, Marie-Elise (Maria Casado), Roméo Mestre, Livia Cuveillier
© Clément Suanez
Clément Suanez, Giada d’Addazio, Baptiste Guillaumin,
Benoît Chaumont, Mihaïl Pandjaridis, Léo Marybrasse,
Salomé Martin, Joseph Winckler, Brieuc Dufour, Eva Daniau, Olivia
Perce, Donald Danger, Lucia Femia, Elio Ticca, Marie-Elise (Maria Casado), Roméo Mestre, Livia Cuveillier
© Clément Suanez

Silence Sourd
Olivier Cornil

Silence Sourd
Olivier Cornil

Silence sourd
Olivier Cornil

Ma piscine n’est pas gratuite
Ignacio Galilea

Ignacio Gallilea



Seigneurs infâmes & beaux vilains
Sofi van saltbommel
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